Vatican : le pape annule son voyage en RDC

Attendu en République démocratique du Congo (RDC) en juillet et août prochains, le souverain pontife n’effectuera plus le déplacement de Kinshasa comme initialement prévu. C’est dans les colonnes de l’hebdomadaire allemand Die Zeit que le pape François 1er a exprimé son refus de ne pas se rendre dans la capitale congolaise mettant en relief la crise politique qui perdure au pays avec, en toile de fond, des incertitudes liées à la mise en œuvre de l‘accord du 31 décembre qui achoppent notamment sur l’arrangement particulier relatif à la nomination du Premier ministre de la transition. « Il était prévu de me rendre aux deux Congo, mais avec Kabila cela ne va pas bien, je ne crois pas que je puisse y aller », a confié le pape au journal allemand. Une déception pour de nombreux catholiques congolais qui entendaient beaucoup de cette visite pontificale pour communier spirituellement avec celui qui incarne leur idéal religieux. Vatican n’a même pas vu l‘opportunité d’envoyer à Kinshasa une équipe d’avance pour préparer la visite du pape comme cela est de coutume.  
D’aucuns voient, dans cette renonciation, l’expression de la dégradation des relations entre Vatican et Kinshasa. D’après des indiscrétions, le pape refuserait par ce geste de cautionner le pouvoir établi en RDC qu’il jugerait illégitime et qui est censé passé le relais à un nouveau leadership national d’ici la fin de l'année. Kinshasa, de son côté, n’a pas mal pris l’annulation du séjour en RDC du pape et refuse de croire qu’il s’agit d’un désaveu. « Il ne viendra pas et ce n’est pas un problème. La RDC a des problèmes certes, mais les autorités sont là, il n’y a pas désaveu », a indiqué le porte-parole du gouvernement Lambert Mende. Et de renchérir sur un ton interrogateur : « Si le pape ne vient pas, ça va changer quoi ici ? Il avait prévu de venir en RDC et en République du Congo. Mais s’il annule, où est le problème ? Vous avez vu combien de papes venir en RDC ? ». Pour l’officiel congolais, les propos du pape constituent un message lancé à la classe politique congolaise qui doit agir avec responsabilité pour sortir de la crise dans laquelle elle s’est empêtrée, malgré elle.

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