Un gouvernement de transition issue du dialogue

La nouvelle équipe gouvernementale issue du dialogue aura la charge de conduire le processus électoral jusqu‘à la tenue des prochaines élections.  
Ce n’est plus qu’un secret de polichinelle. L’actuel gouvernement devra céder la place à un nouveau issu du dialogue de la Cité de l’Union africaine. L’idée fait son chemin et passe même pour un des points d’accord le plus important entre les différentes composantes présentes à ce forum. Ces dernières, après être convenues sur la chronologie des élections en optant pour l’organisation de la présidentielle, des législatives et des provinciales en une séquence ont foncé la porte déjà entrouverte du glissement du mandat présidentiel. Il est clair que cette présidentielle réclamée à cor et à cri par l’opposition présente au dialogue ne sera pas organisée avant que la Céni ne produise un nouveau fichier électoral plus fiable et que les cartes d’électeurs ne soient remises aux 41 millions de votants, y compris ceux de la diaspora.
La précision est du ministre de la Justice, Alexis Thambwe Mwamba, co-modérateur du dialogue pour le compte de la majorité. Et lorsqu’on sait que la Céni a requis seize mois et un jour pour constituer ce nouveau fichier électoral, le glissement apparaît donc de fait surtout qu’à ce jour, le calendrier électoral relève encore d’une vue de l’esprit. Une chose est sûre, c’est que la voie d’une transition politique est déjà balisée. Ce qui appelle tout naturellement la formation d’un gouvernement de transition chargée de gérer cette période charnière jusqu’à la tenue des prochains scrutins. « Il ne fait pas l’ombre d’un doute que le président Kabila demeure jusqu’au moment où il est remplacé par un nouveau président élu, mais le gouvernement sera forcément changé pour que majorité et opposition puissent se surveiller mutuellement et être sûrs que personne ne bloque le processus jusqu’aux élections », s’enquit Alexis Thambwe Mwamba.
Les dés sont jetés. Le nouveau gouvernement de transition issu du dialogue aura donc la charge de conduire le processus électoral jusqu‘à la tenue des élections. Dans la ville haute, l’on se perd déjà en conjecture sur la composition de cette équipe gouvernementale et particulièrement sur le nom du prochain Premier ministre. S’il est acquis que ce poste reviendra à coup sûr à l’opposition ayant pris part au dialogue, question de décrisper davantage la situation politique et renforcer l’idée de la cohésion nationale, c’est au chef de l’État, dans son pouvoir discrétionnaire, à qui reviendra le dernier mot. Ce dernier peut toujours surprendre en allant piocher là où on s’y attendait le moins, le cas Matata Ponyo faisant jurisprudence à ce sujet. Alors que le dialogue tire déjà à sa fin, les candidats potentiels se livrent déjà une guerre de tranchées par lieutenants interposés.
Entre-temps, le groupe d’opposants radicaux, parmi lesquels l’UDPS et alliés, le MNLC et le G7 ont déjà boudé l’accord en gestation et déclaré ne pas être tenus par les résolutions qui en sortiront. Évoluant en marge des tractations à la Cité de l’UA, ils continuent d’attendre le vrai dialogue inclusif tout en demandant  au peuple congolais de se prendre en charge à partir du 19 septembre, date prévue pour la convocation du corps électoral selon la Constitution.
Alain Diasso

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