Réagissant à cette décision du gouvernement, plusieurs acteurs politiques de l’opposition la réduisent à un effet d’annonce.
« Aujourd'hui, la majorité présidentielle et son gouvernement considèrent que les élections, c'est la priorité absolue. Je vous signale que la RDC va financer seule l'ensemble du processus électoral et va y mettre tous les moyens ». Ces mots du ministre de la Justice, Alexis Thambwe Mwamba, lâchés devant la presse qui l’interviewait jeudi à la Cité de l’UA dans la foulée des travaux du Dialogue sont sans équivoque. La RDC financera seule l’ensemble du processus électoral qui aboutira à la prochaine présidentielle dont la date n’est pas connue.
La RDC entend ainsi afficher son autonomie financière dans le processus électoral en refusant de miser sur la générosité de la communauté internationale dont les contributions attendues n’arrivent souvent qu’au compte-gouttes. « Nous sommes majeurs et nous ne voulons pas de chantage. Nous allons donc revoir l'ensemble des priorités nationales. Nous allons bloquer la construction des routes, le réaménagement du chemin de fer, réduire le nombre d'écoles nouvelles et d'hôpitaux », a renchéri le ministre de la Justice. La décision du gouvernement fait jaser dans plusieurs cercles politiques.
Si à la majorité, l’on évoque le besoin de la souveraineté qui passerait par l’affranchissement du pays d’une tutelle financière occidentale; à l’opposition, les propos du ministre sont réduits à un effet d’annonce. « Comment un gouvernement qui, sous peu, avait allégué des contraintes financières pour justifier la non-tenue des élections cette année, se découvre subitement la capacité de les organiser avec ses propres moyens, dans un contexte économique délétère marqué par la baisse des cours des matières premières et par une diminution croissante des recettes de l’État ? », s’est interrogé un analyste politique sous le sceau de l’anonymat.
La décision du gouvernement sur le financement du processus électoral intervient au moment où majorité et opposition se sont mises d’accord sur la chronologie des élections en priorisant la présidentielle, les législatives et les provinciales appelées à se tenir en une séquence unique. Rappelons que, selon la Commission électorale nationale indépendante, il faut plus d'un milliard de dollars américains pour une bonne organisation des prochaines élections en RDC.
Alain Diasso
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