Ville morte à Kinshasa

L'appel du Rassemblement à observer une "journée ville morte" ce 23 août sur l’ensemble du territoire a été partiellement suivi à Kinshasa et ignoré dans d'autres grandes villes du pays. 
C’est sur fond de confusion que de nombreux Kinois se sont réveillés ce 23 août. Deux communiqués contradictoires attribués au Rassemblement étaient à la base de la perplexité qui avait gagné les esprits dans la matinée, l’un confirmant la journée ville morte pour le 23 août et l’autre la renvoyant au 26 août. D’après le porte-parole de l’UDPS, la date initiale du 23 août n’a jamais été modifiée. D’où est venu alors le contre-communiqué remettant cette action à plus tard ?  Dans les milieux proches du « lider laximo » où l’on a eu vent de ce communiqué, il s’agit d’une astuce utilisée par la majorité pour saborder la ville morte en créant la confusion dans les esprits.  
 La journée ville morte décrétée sur toute l’étendue du pays en guise de récusation du facilitateur désigné par l’Union africaine pour piloter le processus du dialogue en RDC a bel et bien eu lieu. À Kinshasa, le trafic a été certes perturbé dans la matinée, mais il a repris d’intensité progressivement. Au centre ville, quelques bureaux ont ouvert, la majorité a préféré fermer. Au grand marché de Kinshasa, deux magasins sur cinq ont ouvert, mais les vendeurs se sont plaints de la rareté des clients. Dans certains quartiers de Kinshasa, le train-train quotidien a été observé comme si de rien n’était. Il en est de même de Lubumbashi, deuxième ville du pays dans le sud-est, où les activités se sont déroulées normalement tout comme à Beni, Goma et Bukavu, sans oublier Kisangani où la population a carrément fait fi de l’appel à la ville morte lancé par l’opposition. Mais il y a eu bien une ville morte à Mbuji-Mayi.               
Alain Diasso

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