La RDC impériale en finale face au Mali

Le sacre était attendu pour la symbolique : la RDC ramenant un trophée du Rwanda, pays avec lequel les relations sont particulières. Le 7 février restera donc dans les annales du sport de la RDC. Les Léopards locaux du sélectionneur Florent Ibenge remportent la finale de la quatrième édition du Championnat d’Afrique des nations (Chan), en dominant les Aigles du Mali par trois buts à zéro. C’est pour la deuxième fois en quatre éditions que la RDC joue la finale du Chan. L’histoire se réécrit pour les Léopards locaux après la victoire de 2009.
Pour cette rencontre historique, le sélectionneur Florent Ibenge des Léopards locaux de la RDC effectue de petits changements, faisant face à la suspension du défenseur central Padou Bompunga pour accumulation de cartons jaunes, à l’absence d’Héritier Luvumbu Nzinga blessé. Aussi Ibenge titularise-t-il Matampi Vumi Ley, dans les perches, avec lui une défense à plat avec le latéral droit Junior Baumeto (qui revient après une indisponibilité de deux matchs suite à une blessure), Merveille Bope et Joël Kimwaki dans la charnière centrale, et Joyce Lomalisa sur le flanc gauche. Le milieu de terrain est garni par Yannick Bangala et Nelson Munganga dans la récupération. Doxa Gikanji fait office de relayeur. Le trio d’attaque se compose comme depuis le début de cette compétition, de Jonathan Bolingi dans l’axe, de Meschak Elia à droit et Zacharie Mombo à gauche. Du côté malien, on note la présence sur le terrain de Koita, Lassana, Samaké, Coulibaly, Aliou, Diarra, Sinayoko, Issaka, etc.
Les deux équipes n’ont pas le temps de s’observer alors que la pelouse du stade Amahoro est très mouillée à cause d’une pluie qui s’abat sur Kigali dans le premier quart d’heure de la première période. Les Léopards semblent prendre la direction de jeu au milieu de terrain. À la 29e minute, Meschak Elia se retrouve sur le côté gauche, après une déviation de la tête de Bolingi. Il élimine Samaké d’un crochet avant de fusiller le portier malien d’une frappe lourde imparable. Un but à zéro pour la RDC, dans une ambiance indescriptible. Le but est salué par tout un peuple au pays, particulièrement à Kinshasa.
Les Léopards baissent un peu le rythme après le but. Dans les temps additionnels de la première période, Meschak Elia échappe à la défense malienne, il est fauché par Issaka en position de dernier défenseur. Mais l’arbitre sud-africain Daniel Benneth ne brandit que le carton jaune contre le défenseur malien qui mérite bien un carton jaune. À la fin de la première mi-temps, la RDC mène par un but à zéro, une domination logique qui se traduit par une possession de balle de l’ordre de 54 % contre 46 % pour la sélection malienne.
Les Aigles maliens reviennent après la pause avec d’autres intentions, tentant d’investir le camp des Léopards locaux. À la 54e minute, le sélectionneur Dramé du Malien remplace Coulibaly par Kouamé. Et les Maliens semblent s’installer dans le camp congolais dans ce premier quart de la deuxième période, cherchant l’égalisation. Mais la défense congolaise est solide et ne fléchit pas. Et sur une contre-attaque à la 63e minute, Bolingi trouve Meschak derrière la défense malienne. Ce dernier élimine le gardien de but Diarra et inscrit le deuxième but des Léopards locaux de la RDC. C’est pratiquement le coup de grâce alors que le sélectionneur Dramé des Aigles fait entrer Yves Bissouma, buteur malien contre la Côte d’Ivoire en demi-finale. Les Léopards sont littéralement galvanisés, excellant dans la récupération de balle. On joue la 73e minute lorsque Lomalisa décale Bolingi. La frappe de l’attaquant du TP Mazembe, somptueuse, rase le poteau droit du gardien de but malien Diarra et se niche au fond de filet. Trois buts à zéro. À la 77e minute, Zacharie Mombo laisse sa place à Cédric Ngulubi et à la 85e minute, c’est le héros du match, Meschak Elia, qui sort, remplacé par Ricky Tulenge, alors que Miché Mika prend la place de Nelson Munganga à la 88e minute. Les Léopards gèrent tranquillement le match, ayant la totale maîtrise technique. À la fin, la RDC s’avère être meilleure attaque du tournoi avec un total de quinze buts en six matchs. Meschak Elia est co-meilleur buteur de la compétition avec le Tunisien Akaichi avec quatre buts. Il est également désigné homme du match dans cette finale et également meilleur joueur de la compétition. Kimwaki reçoit le trophée du joueur fair-play. Le prochain rendez-vous du Chan, c’est en 2018 au Kenya.
Les Léopards locaux de la RDC remportent leur deuxième sacre en quatre éditions du Chan, compétition continentale, dernière-née de la Confédération africaine de football réservée aux sélections nationales composées des joueurs évoluant dans leurs championnats nationaux respectifs. À la fin de la partie, les joueurs arborent tous un polo à hommage à Luvumbu Nzinga blessé après le match contre le Rwanda en quart de finale et dont les images ont défilé sur les réseaux sociaux. C’est le président Rwandais, Paul Kagame, qui remet le trophée au capitaine des Léopards, Joël Kimwaki. À Kinshasa, c’est la liesse populaire, les rues des vingt-quatre communes sont envahies alors que le général Célestin Kaniama interdisait avant le match que la population descende dans la rue à la fin du match.
Martin Enyimo

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