Le Parti socialiste (PS) français apporte son soutien à Diomi Ndongala

Dans un communiqué, le Parti socialiste français (PS) dénonce "les actes de harcèlement et les mesures de détention arbitraires" subit par l'opposant congolais Eugène Diomi Ndongala. Emprisonné depuis avril dernier, Diomi Ndongala vient d'être transféré au camp militaire Kokolo dans un état de santé jugé critique par ses proches. Retour sur l'affaire Ndongala.

Le très mauvais feuilleton judiciaire dont est victime le dirigeant de la Démocratie chrétienne (DC), Eugène Diomi Ndongala, commence à inquiéter Paris. Le Parti socialiste français vient en effet de publier un communiqué sans équivoque sur le cas de cet opposant congolais "harcelé" par le régime du président Joseph Kabila, selon les propres termes du communiqué.

Après les élections contestées de novembre 2011, Diomi Ndongala, allié de l'opposant Etienne Tshisekedi, a fortement contesté la réélection du président Kabila. Depuis, les "mésaventures" s'enchaînent pour Ndongala. Alors que le patron de la DC prépare une coalition de partis d'opposition pour contrer Joseph Kabila, Ndongala se voit accuser de viol sur mineures dans un scénario "préfabriqué dont le pouvoir de Kinshasa est coutumier" selon ses proches. Il "disparaît" alors quelques jours plus tard à Kinshasa. La Démocratie chrétienne dénonce "un enlèvement des services de sécurité congolais" (ANR), tandis que les autorités affirment qu'il est "en fuite" pour "échapper à la justice". Ndongala réapparaît comme par miracle, le 22 juin 2012, la veille du Sommet de la Francophonie et de la venue du président français François Hollande.

Mais les déboires d'Eugène Diomi Ndongala ne s'arrêtent pas là. Le député d'opposition se retrouve maintenant accusé de "complot contre l'Etat" et de "tentative d'assassinat du président Kabila". Là encore, les accusations sont "grotesques" selon la DC En juin, son mandat de député est invalidé et le prive de son immunité. Ndongala se retrouve passible de la peine de mort. Enfin le 8 avril 2013, le voici interpellé et conduit à la prison centrale de Makala. Depuis, sa femme Patrizia, lance des appels répétés pour sa libération ou au moins sa mise en résidence surveillée, car son mari serait extrêmement malade. La santé de Diomi Ndongala s'est en effet fortement dégradée depuis son arrivée à Makala où les soins sont réduits au strict minimum.

Dernier épisode en date, Ndongala aurait été transféré le 18 juillet dernier au camp militaire Kokolo, de sinistre réputation. La Démocratie chrétienne dénonce "la militarisation de la prise en charge médicale de son président et condamne la stratégie du régime kabila de vouloir à tout pris éliminer Diomi Ndongala à travers son refus de lui administrer des soins".

Le Parti socialiste (PS) français, par la voix de Jean-Christophe Cambadélis, vient d'apporter son soutien à Diomi Ndongala. Le PS déclare "suivre avec attention les nouvelles vicissitudes judiciaires imposées à l’opposant congolais, soumis à une justice clairement partiale et reste vigilant sur le sort de cet opposant". Le parti socialiste déclare "attendre plutôt du pouvoir congolais que soit organisé enfin un dialogue politique inclusif et sincère afin de remédier aux carences patentes de la démocratie en République démocratique du Congo". On peut difficilement penser que le président français, François Hollande, n'a pas été tenu informé de cette prise de position de son propre parti

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